dimanche 21 août 2011

Bachar et la Pression Accrue

La pression que les pays arabes et la communauté internationale ont exercée sur le régime syrien la semaine dernière est le précurseur d'une pression accrue qui va aboutir prochainement à une décision du Conseil de sécurité, déclarant que le régime a commis des crimes contre l'humanité et soumettant une mise en accusation de ses dirigeants à la Cour pénale internationale, qui va conduire ainsi à la chute du régime. Ces développements indiquent que Bachar manque complètement le sens des réalités, la résilience et l’intelligence.

Bien que je ne sois pas d'accord avec la manière avec laquelle Hafez El-Assad a gouverné la Syrie, j'ai trouvé que son instinct de survie était meilleur de celui de son fils. Cet instinct de survie n'était pas possible sans avoir une sorte du sens des réalités, la résilience et l'intelligence. Lorsque Salah Jedid avait l’habitude d’irriter Israël par des tirs artilleries du plateau du Golan sur la vallée de la Galilée, qui était l'une des raisons pour  la guerre de 1976, Hafez El-Assad a compris que c’est une stratégie dangereuse, et par conséquent il a arrêté ces actes immatures. Quand la Turquie a mis plus que 30000 soldats à la frontière syrienne en 1998, Hafez El-Assad n’a bougé aucun et il n'a pas paniqué. Toutefois, il a compris qu'il devait rendre Ojlan à l’autorité turque. Comme on peut le voir de ces deux exemples, Hafez El-Assad avait certain sens des réalités, la résilience et l'intelligence.

D'autre part, Hafez al-Assad a montré une vision déficiente pour la Syrie. Il a regardé la Syrie seulement comme un moyen pour sa vaine gloire. Il voyait la Syrie comme une puissance régionale, toutefois cet objectif n'a pas été pour l'intérêt de la Syrie et son peuple, mais pour sa propre vaine gloire. En effet, il a détruit l'économie et la cohésion sociale syriennes  en vue de consolider son pouvoir interne et réaliser l'image qu'il a conçue pour lui-même à l'extérieur. Qu'est-ce Hafez El-Assad n'a pas compris, c'est que aucun pouvoir régional ou international ne peut pas être réels ou persister pour longtemps sans avoir une profondeur stratégique qui provient de la créativité de ses individus, la cohésion de sa société et la force de son économie.

Inutile de dire que Bachar manque non seulement toute sorte de vision, mais aussi toutes les qualités requises pour la survie. Premièrement, il n'a pas de sens de la réalité. En effet, il ne sait pas ses forces et ses faiblesses, il ne sait pas ce qui provoque la colère des autres et il ne comprend pas ce qui pourrait être fait et ce qui ne pas. Il n’a pas compris que sa force était l'image d’homme éduqué qu'il a tenté de conférer à lui-même au début de sa présidence. Au lieu de cela, il s’est transformé en souverain impitoyable qui persécute ses adversaires politiques et tue son propre peuple qui revendique sa dignité et sa liberté. Il ne savait pas que faire tuer des manifestants non armés lui amènerait l'indignation de la communauté internationale. Il ne savait pas que faire tuer des gens dans le mois de Ramadan retirait toute la couverture que les gouvernements arabes ont lui fournie jusqu'à maintenant.


De plus, Bachar n’a pas de résilience. Une fois qu'il prend une ligne d'action, il est trop rigide et il n'est pas en mesure de modifier ou de retirer au bon moment. Son discours est toujours le même; si les gens ne répondent pas favorablement à ses paroles, il signifie pour lui que ce sont eux qui ne comprennent pas, et non pas ses mots qui sont incompréhensibles. Lorsque le régime a décidé de donner au peuple syrien une leçon en bloquant et saccageant Dara'a, le peuple syrien ne s'est pas agenouillé. Au lieu de changer cette politique défaillante, Bachar a continué de bombarder et de saisir plus de villes. Quand il a appelé manifestants « des infiltrés » dans son premier discours, le peuple syrien s’est moqué de cette description. Au lieu de changer ce langage répugnant, Bachar dans son troisième discours a appelé les Syriens « des microbes ».


En effet, pour toutes les raisons mentionnées ci-dessus, Bachar manque l'intelligence sociale et l’astuce. En d'autres termes, il ne comprend pas les signes des temps. Par conséquent, il interprète à tort le sens des messages explicites et implicites qu'il reçoit et l'importance des événements historiques qu'il éprouve, lui faisant, contrairement à son père, totalement déficient de l'instinct de survie. En fin, cette déficience va lui amener à des échecs politiques et personnels, ainsi mettant en danger non seulement sa présidence, mais aussi sa vie comme un homme libre et l'avenir de ses enfants, qui ne méritent pas d'être nommés les fils ou filles d'un criminel.

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