dimanche 24 juillet 2011

Le Scenario de la Révolution Syrienne

Certains essaient de trouver des références pour la révolution syrienne dans celles de la verte iranienne (2009-2010), la Tunisienne (2011), l'égyptienne (2011) ou la Libyenne (2011). Cependant, je vois ce qui se passe en Syrie est similaire à ce qui s'est passé en Iran 1977-1979, plutôt qu’aux révolutions mentionnés ci-dessus.

Tout d'abord, la situation en Syrie est différente de la révolution iranienne verte. En effet, la révolution syrienne actuelle est un mouvement populaire qui vise à changer complètement le régime, alors que la révolution verte en Iran (2009-2010) était des manifestations d'élite au sein du même régime qui visait à contester les résultats des élections à l'appui d'un candidat moins conservateur. Par conséquent, le régime iranien a réussi à l'enrayer facilement. Par ailleurs, la situation syrienne est différente de celles de Tunisie et d’égypt. En fait, le régime tunisien n'a pas eu le soutien des militaires depuis le début et, en Égypte, Hosni Moubarak a perdu le soutien de l’armée tôt en raison de la pression américaine sur elle. À cet égard, il ya une similitude importante entre la Syrie et la Libye où les unités militaires spéciales sont dans les mains de les «familles royales» dans les deux pays (Maher et Khamis, respectivement), en garantissant un soutien important pour les deux régimes. Malheureusement, la révolution en Libye a transformé rapidement d'un soulèvement populaire à une sorte de guerre civile avec une composante majeure tribal et une intervention militaire internationale. En revanche, la situation en Syrie est restée jusqu'à présent par l'excellence d'une révolution populaire provenue des réclamations claires et pacifique de liberté et de démocratie sans aucune dégradation dans une guerre civile (qui pourrait se produire le long de la division sectaire). Ce qui s'est passé, en raison de la maturité politique du peuple syrien et l'insistance des organisateurs à travers le facebook sur le caractère pacifique de cette révolution. Surtout, il ya un autre aspect dans lequel la situation en Syrie est différente de celles dans presque tous les pays mentionnés ci-dessus est le manque d'enthousiasme parmi la communauté internationale pour éliminer le régime syrien, en raison de l'incertitude quant aux conséquences politiques de sa chute.

À mon avis la révolution syrienne, est similaire dans de nombreux aspects à celle de l’iranienne de 1977-1979. La révolution iranienne a commencé par des manifestations de petite taille qui avait grandi progressivement sur 15 mois (Octobre 1977-Décembre 1987) pour impliquer environs 10% de la population. En effet, seulement quelques centaines de personnes ont participé dans les manifestations initiales en Octobre 1977. Cependant, en été 1987, après que l'idée de renverser le régime était devenu viable dans l'esprit de nombreux Iraniens, le nombre des manifestants est passé à plusieurs centaines de milliers et les protestations devenues omniprésentes dans presque chaque ville iranienne, y compris à Téhéran (cependant dans une moindre mesure). En outre, les manifestations ont atteint leur apogée en Décembre 1987 avec 6-9 million de démonstrateur (10% de la population), dont 2 millions à Téhéran seul. Bien sûr, toutes ces évolutions n’étaient pas sans répression brutale par la SAVAC (la police secrète du Shah), résultant en des milliers de décès parmi les manifestants. Pendant ce temps, le soutien du Shah était progressivement à la baisse parmi les institutions qui profitaient de son régime, en particulier l'armée et les forces de sécurité. Le Shah lui-même était progressivement plus épuisé et émotionnellement usé. A tell point que quand alors le secrétaire américain de la Trésor W. Michael Blumenthal a rendu visite au Shah à l'automne 1978, il a rapporté à son administration: «Vous avez un zombie là-bas". L'administration américaine lentement admettait que la révolution était imparable, comme il était exprimé par un télégramme envoyé par l'ambassadeur américain à l'Iran William H. Sullivan au Département d'État et intitulé «Penser l'impensable». Cependant, les événements sur le terrain étaient en plein développement et l'administration américaine n'a pas été en mesure de préparer une alternative pour le régime du Shah. Tout ce qui a fini par l’abdication du Shah, négociant son départ dans des conditions humiliantes.

En effet, je vois la situation syrienne actuelle est similaire à la révolution iranienne des années 70  à bien des égards. Tout d'abord, les manifestations ont commencé dans une ville périphérique (Daraa) et se sont progressivement accrues en nombre et se sont répandues sur tout le pays, sans affecter d’une manière significative pour l'instant les deux grandes villes (Alep et Damas). Cela est à cause du contrôle sécuritaire majeur sur ces deux villes. Toutefois, de nombreux indices montrent que l'idée de renverser le régime a commencé à devenir viable dans l'esprit des Damascènes et Aleppines. Cela me conduit à croire que les syriens à Damas et Alep vont prochainement briser le contrôle sécuritaire et les démonstrations vont envahir tous les coins de ces deux villes. Par ailleurs, le soutien au régime, parmi ses piliers, y compris l'armée, les membres du parti Baath et les fonctionnaires, s’érodent. L'administration du régime est confuse et erratique. Cependant, il fait semblant (ou a l'illusion) d'être en contrôle. Mais la situation sur le terrain est, en effet, loin d'être une image proche de celle-ci. Le « président » semble être épuisé, retiré et pathétique. Certes, il est conquis par des sentiments de déception et frustration profondes, surtout parce que son auto-illusion d'être un président compétent, aimé et admiré a été sévèrement cassé. En outre, le « président » est sûrement sous des pressions extrêmes, ne pas le moins la pression de sa femme, qui a probablement commencé à se sentir trahie et utilisée par le président et son régime (la famille du « président »). Nous ne devrions pas oublier la pression de ses membres de la famille qui probablement lui accusent d'être faible et indécis. Enfin et surtout, c'est l'économie et l'augmentation progressive de l'intensité des manifestations qui font le plus lourd poids sur le « président ».

Pour toutes ces raisons, je vois que la condition actuelle syrienne est plus semblable à la situation iranienne (1977-1979) plutôt qu’aux circonstances entourant les révolutions iranienne (2009-2010), tunisienne (2011), égyptienne (2011) et libyenne (2011). En effet, il s'agit d'une confrontation entre le peuple et le régime qui va prendre quelques mois de plus. Cependant, tous les événements sur le terrain indiquent que le peuple est probablement le vainqueur. Néanmoins, la longueur de temps jusqu'au peuple atteindre sa victoire finale, l'étendue des dégâts sur l’infrastructure du pays et le nombre de morts, vont dépendre sur la réussite du régime à inciter des affrontements sectaires, la capacité de l'opposition pour sélectionner un leadership politique viable et le succès de l’ambassadeur américain dans ses efforts.

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